Les origines
Le port, bien défendu des vents dominants, a eu très tôt un rôle d'abri et, il y a 2000 ans, l'aber de Sauzon permet déjà aux bâtiments vénètes de s'abriter. Puis, à la suite de la décadence romaine (les Romains ont d'ailleurs laissé à Belle-Île l'antique nom de Vindilis), les saxons, pillards des mers, font de Sauzon leur repaire.
Sauzon (ou Saozon) est la forme pluriel de sauz (en dialecte vannetais) ou de saoz (en dialecte cornouaillais) qui signifie saxon. Dès la fin du IIIe siècle, les Saxons lançaient chaque année, sur l'océan, des milliers de barques montées par des pirates avides de pillage. Pendant plus de deux siècles et demi, l'aber de Sauzon, d'un accès facile et un abri très sûr, leur servit de base opérationnelle. De ce havre, ils se jetaient sur de nombreux sites de la côte continentale. Chargés de butin, ils revenaient au port où ils ont séjourné assez longtemps, puisqu'ils ont laissé au bourg le nom que l'on connaît encore actuellement.
Les Bretons, chassés de Grande-Bretagne, ont réellement marqué l'Armorique dès le IVe siècle, tout d'abord, en s'installant : ils "receltisent" la région, la christianisent en fondant des évêchés, et lui donnent leur nom : Bretagne. C'est de cette époque qu'ont survécu les traditions, les noms de familles et les noms de lieux, et c'est aussi le cas pour Sauzon. Les habitants ont toujours préféré la pêche à la culture.
La paroisse
Créée en 1708, elle est érigée en commune du canton de Belle-Île et du district d'Auray en 1790.
En 1831, le roi Louis-Philippe accorde les crédits nécessaires à l'aménagement du port et en reconnaissance, le nom de Port-Philippe lui fut imposé en l'honneur du roi. Ce vocable ne fut jamais réellement adopté par la population si bien qu'en décembre 1894, le conseil municipal, sous l'égide du maire Léandre le Gallen, demanda que Sauzon retrouve son nom authentique et en obtint le rétablissement le 10 avril 1895.
Le port
L'installation de trois conserveries de poissons à partir de 1843, confirme la vocation de port de pêche de Sauzon (qui comptait près de 130 chaloupes à cette époque) et correspond pour le bourg à une forte période d'activité et de développement, notamment urbain avec la construction ou la rénovation des maisons situées le long du quai, se caractérisant par leur structure à deux étages, trait typique des agglomérations côtières vouées à la pêche. Aujourd'hui, son rôle de port de plaisance se développe, et le port est l'une des escales préférées des plaisanciers du Golfe du Morbihan ou de plus loin (Anglais, Allemands, Hollandais...) et la commune reçoit lors de la période estivale de nombreux touristes, qui font de l'hôtellerie et du tourisme résidentiel une forte activité.